Cameroun 2025 : Quand les candidats présidentiels brouillent leurs propres messages

Cameroun 2025 Quand les candidats presidentiels brouillent leurs propres messages

À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025 au Cameroun, les prises de parole des candidats suscitent interrogations et parfois incompréhension. Entre contradictions assumées et ambiguïtés calculées, certaines déclarations soulèvent la question : s’agit-il de simples maladresses politiques ou d’influences extérieures bien orchestrées ?

Dans le contexte africain, la prolifération des partis politiques, loin de refléter une vitalité démocratique, est souvent perçue comme l’expression d’un agenda géopolitique étranger, hérité des indépendances fragiles. Tout comme certaines ONG, ces partis deviennent parfois des relais d’intérêts contraires à ceux du continent.

Voici quelques exemples marquants relevés dans cette campagne :

1. Issa Tchiroma : le paradoxe du « changement »
Ancien ministre ayant longtemps défendu le pouvoir en place, Issa Tchiroma se présente désormais comme le candidat de la « rupture ». Pourtant, juste après sa démission, il a rendu visite à l’ambassadeur de France avant d’annoncer sa candidature. Un geste qui questionne sa réelle autonomie politique.

2. Hiram Samuel Iyodi : contre le mariage homosexuel mais pour sa dépénalisation
Le candidat du FDC a surpris par une position jugée incohérente : s’opposer au mariage homosexuel tout en plaidant pour la dépénalisation. Ses liens passés avec des réseaux militants LGBTQ, proches de la NED-USAID et de la fondation Soros, alimentent les suspicions.

3. Serge Espoir Matomba : contre le FCFA mais soutenu par Macky Sall
Le leader du PURS s’est engagé fermement à sortir du FCFA s’il est élu. Toutefois, il revendique le soutien de Macky Sall, figure reconnue pour sa proximité avec Paris et pour avoir promu le nouveau pacte financier international voulu par Emmanuel Macron. Une contradiction lourde de sens.

4. Cabral Libii : entre discours panafricaniste et silence sur le FCFA
Proche de mouvements comme le Pastef au Sénégal et les Transformateurs au Tchad, Cabral Libii affirme partager leurs idéaux, notamment la sortie du FCFA. Pourtant, son propre programme présidentiel ne mentionne pas cette question centrale. Ses relations avec l’Inter-Africaine Progressiste (IAP), financée par des structures américaines, suscitent des doutes sur sa marge d’indépendance.

Un paysage médiatique sous influence
Fait notable : la plupart de ces candidats bénéficient d’une visibilité massive dans les médias français, en particulier RFI et France 24, souvent accusés de servir la diplomatie du Quai d’Orsay.

Conclusion
À quelques semaines du scrutin, ces ambiguïtés interrogent. Sont-elles le fruit d’erreurs de communication ou le reflet d’une influence étrangère persistante dans le jeu politique camerounais ? Les électeurs, eux, devront trancher.

Par Africa Geopolitis

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